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1925550 Publié le 06/11/2006 à 22:55  A force de racontage d'histoires d'enfance, j'ai envie de vous faire partager un autre de mes souvenirs. Chez mes grands-parents, le dimanche, c'était sacré. Grande réunion de famille et forcément, grand repas; et on sort les nappes blanches, les verres en cristal et l'argenterie. Après le bénédicité: les entrées puis le rôti de poulain, les fromages, le dessert ; Et c'est enfin au dessert, le moment que nous attendons tous, que Papi se lève pour aller chercher.........ses lunettes. Les parents sourient.... Les petits-enfants dansent d'une fesse sur l'autre, trépignent d'impatience... Il s'assoit. Chausse ses lunettes. Prend Le Livre. Cherche la page, et... Solennellement se relève devant l'assemblée suspendue à ses lèvres. Il nous conte: une histoire de Cafougnette. C'était un rituel de famille que j'aimerais partager avec vous aujourd'hui. Dans le nord ( chez les Ch'ti) nous avons quelques personnages emblématiques. Zeph Cafougnette est au nord ce que Marius est à Marseille. Ses aventures racontées par Jules Mousseron, mineur-poète, sont écrites dans sa langue de tous les jours, ce patois "rouchi", branche hennuyère du picard. Je vous conseille de lire le texte à voix haute, c'est un peu ardu pour les non-initiés. CAFOUGNETTE A OSTENDE I’ n’ d’a qui n’ont pas d’ chanc’. Pourquoi ? In sé l’ démande. L’aut’ jour, quand la « Musique » alle a ‘té à Ostende, El bon Zeph Cafougnett’, l’homm’ toudis dévoué, Comme i portot l’gross’caisse, i-a eu s’voyach’ payé. Lé v’là dins un hôtel avec un comarate, Un garçon débrouillard qu’in nommot Touque-à-l’ jatte. Zeph n’pouvot mau* d’quitter un homm’ si dégourdi, Car li, dins ses voyach’s, i s’infarfoull’* toudis. Jusqu’à l’heure du dîner, tout marchot à mervelle. D’ boire in sintot déjà récauffer ses orelles. Cafougnett’, dins la mer, i-avot pris un bain d’pied Et fait l’tour ed la plage à qu’ vau* sur un baudet. In avot déjeuné d’eun paire ed boîtes d’moules Et chuché des crevett’s comm’ des ossiaux à l’ moulle.* In avot acaté* des caracol’s* – souv’nirs, Dins l’ prom’nade in barquett’ lâché pus d’un soupir A ch’t’ heur’, Zeph et s’n ami, face à face à l’ mêm’ tape, Décollotent* l’dîner d’ un appétit du diape ! Ils avot’nt, Dieu merci, « el pain à discrétion » Et tous dîneux comme euss’ arot’nt ruiné l’patron. Zeph i faisot des jou’s comm’ des énorm’s soufflettes, Car el gaillard, pou mier*, i n’ faut pas li-in promette. Infin, tout i dallot, quand v’là qu’malheureus’mint Cafougnette, in mingeant, i- attrape el dévoîmint*. « Viens m’moutrer d’ù qu’ch’est l’cour, qu’i d’mand’ comm’ cha à l’autre ; Ej sins m’vintr’ qui gargoull’. Faut qué j’vache à l’ culotte ! » Mais l’autr’ « désivorant *», ed peur ed perdre un plat, I li répond vagu’mint : « Va tout seu, ch’est par là. » L’ pauv’ Cafougnette, après avoir ouvert douz’ portes Et avoir eu chaqu’ fos les sueurs ed la morte, I trouve un cabinet d’faïence eddins un coin. Oui, mais ch’t’ un cabinet d’eun’ form’ qu’i connot point. I n’ sait pas, l’ malheureux, qu’i faut abassier l’planque*… I n’a pus l’temps d’ailleurs ; i li vient s’ dernièr’ cranque* ! Je vous raconte la suite demain. Petit lexique: n'pouvot mau : n'avait garde i s'infarfoull : il s'embrouille à qu' vau : à cheval des ossiaux à l'moulle : des os à moelle acaté : acheté caracol's : escargots (=coquillages) décollotent : bâfraient pou mier : pour manger el dévoîmint : la colique désivorant : dévorant abassier l' planque : abaisser la planche cranque : crampe | 634723 Publié le 06/11/2006 à 23:02  oh lala! ça part super génial et puis après..... que c'est dur à lire !!! faudrait bien que tu nous mettes la traduction juste après, histoire que nous soyons surs d'avoir tout compris !!!! enfin, c'est juste une suggestion ! | 1925550 Publié le 06/11/2006 à 23:05  J'y ai pensé mais à la fin seulement...pour que le lecteur soit Dans l'histoire et Dans l'esprit du nord..... | ^-^zaz - 227027  Publié le 06/11/2006 à 23:09 
Citation: que c'est dur à lire !!!
Vi on s'y prend à plusieures reprises... pour mieux saisir... sympa... j'repasserais
| -démi°°°° - 731109 Publié le 07/11/2006 à 10:34 
moi...j'ai bien compris... j'ai un petit avantage sur vous... chuis du Nord... à tous...nordistes et sudistes...  | 1925550 Publié le 07/11/2006 à 12:37  Un tiot bout d'nos rachènes à partager Andémil! Et coucou au nord du nord Dans son dvd du spectacle "A's baraque" Dany boon avait jugé utile de mettre des sous- titres... Voici la traduction du début de cette histoire CAFOUGNETTE A OSTENDE Il y en a qui n’ont pas d’ chance . Pourquoi ? On se l’demande. L’autre jour, quand la « musique » elle est allée à Ostende , Le bon Zeph Cafougnette , l’homme toujours dévoué , Comme il portait la grosse caisse, a eu son voyage payé . Le voilà dans un hôtel avec un camarade , Un garçon débrouillard qu’on nommait Touque- à l’ jatte. Zeph n’avait garde de quitter un homme si dégourdi , Car lui, dans ses voyages , il s’embrouille toujours. Jusqu’ à l’heure du dîner, tout marchait à merveille. De boire on sentait déjà réchauffer ses oreilles. Cafougnette , dans la mer , y avait pris un bain d’pied Et fait le tour de la plage à cheval sur un âne. Il avait déjeuné d’une paire de litres de moules Et sucé des crevettes comme des os à moelle. Il avait acheté des coquillages-souvenirs, Dans la promenade en barque lâché plus d’un soupir. Maintenant, Zeph et son ami, face à face à la même table, Bâfraient le dîner d’un appétit du diable ! Ils avaient, Dieu merci, « le pain à discrétion » Et tous dîneurs comme eux auraient ruiné le patron. Zeph faisait des joues comme des énormes soufflettes , Car le gaillard pour manger, faut pas lui en promettre . Enfin, tout allait bien, quand v’là que malheureusement Cafougnette en mangeant , il attrape la colique . « Viens me montrer où c’est la cour, qu’il demande comme ça à l’autre ; Je sens mon ventre qui gargouille. Faut que (j’arrive pas à traduire, mais l’image est là….) Mais l’autre « dévorant » , de peur de perdre un plat , Il lui répond vaguement : « va tout seul , c’est par là. » Le pauvre Cafougnette après avoir ouvert douze portes Et avoir eu chaque fois les sueurs de la mort, Il trouve un cabinet de faïence dans un coin. Oui, mais c’est un cabinet d’une forme qu’il ne connaît point . Il ne sait pas, le malheureux qu’il faut baisser la planche… Il n’a plus le temps d’ailleurs ; il lui vient sa dernière crampe !
| -démi°°°° - 731109 Publié le 07/11/2006 à 12:58  Faudrait prévenir la belle provençale;.. elle devrait aimer... en patois de son pays natal... picard...elle connaît... je lui fais un lien..; cela l'attirera peut être ici... | 1925550 Publié le 07/11/2006 à 13:06  C'est drôle, je ne comprends toujours pas pourquoi, dés que l'heure de la retraite sonne, les ch'ti prennent armes et bagages pour s'installer dans le sud! Alors, un coucou aussi à la communauté ch'ti de PACA.....et elle est grande! | -démi°°°° - 731109 Publié le 07/11/2006 à 13:16 
janis... j'chuis pas encore partie dans le sud... c'est vrai que j'y pense...quand ma retraite sera officielle... cela sera plus qu'y penser... en attendant...j'apprécie le nord...mais précision...j'habite dans le sud du nord... hihi! et c'est vrai en plus... lES ARDENNES...c'est au sud dans mon Nord... là où j'habitais il y a 10 mois... c'était dans le pays Picard... j'ai migré vers le sud...et me suis arrêtée à 150 km... la prochaine fois je ferai 800 km de plus... et toi tu es d'où??? impossible pour moi de le savoir;.. je suis affection.org cela ne me donne pas accès aux fiches... à tous | 1925550 Publié le 07/11/2006 à 13:36  Ben tu vois, toi aussi tu t'y mets! Y seraient si gentils que ça dans le sud ? | 1925550 Publié le 07/11/2006 à 13:44  Démi, j'ai bien essayé de t'envoyer un message en BAL mais ton filtre doit me refouler...je suis au sud du nord dans l'avesnois. (Scuzez-nous pour cette petite conversation perso.... ) | -démi°°°° - 731109 Publié le 07/11/2006 à 14:16  LE SUD... c'est un besoin pressant de lumière... excuse cette petite parenthèse... mais je viens de trouver... quelques mots... J'ai tant besoin de lumière j'erre, je cherche de loin en loin pâle orphelin de l'ombre en quête de mots ou de poèmes dans les relents inquiets de ce monde ou vents et pluies au quotidien quand je me lève mon ombre se couche quand je me couche elle s'enlève oh! supposez que je rie, elle pleure et si je pleure, elle rit de moi car si je la perds elle qui devrait me suivre cette chère ombre c'est qu'en pleine lumière j'erre mais dans ma tête reste encore de l'ombre l'ombre des terrils, des nuages gris et je ne trouve ni mots ni poèmes ni lumière j'en ai tant besoin au quotidien...  | 1925550 Publié le 07/11/2006 à 14:27  Tu es toujours la bienvenue Démi ! Les fils sont faits pour accueillir les parenthèses. Elles en sont le corollaire et la richesse. | 1925550 Publié le 08/11/2006 à 09:19  I s’assit d’eun’ fell’té su l’ tro tout grand ouvert. Brouf ! lé v’là qu’i s’nfonc’ in j’tant ses gamb’s in l’air ! Sin corps ployé in deux dins l’cuvett’ dégouline , Comme un lapin trop grand qu’in tasse dins eun’ terrine. I’n peut point kéir bas , mais i s’infonce assez Pou qu’ malgré mille efforts , i n’peuch’ pus s’arléver. Pus qu’i débat des bras , pus qu’i débat des gampes , Pus qu’ l’ invers dé s’figure i’ s’ cale eddins l’bass’-campe ! Lé v’là bin inch’pé ! Din s’malheur, si roupieux ! Sans n’ pus pouvoir bouger, prisonnier li tout seu ! Soulagé d’un coté, mais bin imbêté d’laute , I reste ainsi planté dins cheull’ pos’ mal commote. I-a biau crier, hurler, timpêter comme un sourd : Personn’ n’ l’intind, personn’ n’arriv’ li porter s’cours . I-est forché dé s’ calmer, pusqu’i n’a point d’avanche . I s’dit qué s’comarate in train d’s’implir el panche Va bientôt v’nir, sans dout’, dé s’ position... Pauv’ Zeph ! té n’mérite point eun’ parell’ punition ! Il a l’air d’un crapaud géant dins l’fond d’ l’ombrache… Ch’ n’est pourtant pas ainsi qu’ i-avot promis l’ voyage ! Traduction: Il s’assied brusquement sur le trou tout grand ouvert. Brouf ! le voilà qui s’enfonce en jetant ses jambes en l’air ! Son corps plié en deux dans la cuvette dégouline, Comme un lapin trop grand qu’on tasse dans une terrine. Il ne peut pas tomber bas, mais il s’enfonce assez Pour qu’ malgré mille efforts, il ne puisse plus se relever. Plus il débat des bras , plus il débat des jambes , Plus l’envers de sa figure se cale dans la basse-chambre ! Le voilà bien embarrassé ! Dans son malheur, si honteux ! Sans plus pouvoir bouger, prisonnier lui tout seul ! Soulagé d’un côté , mais bien embêté de l’autre, Il reste ainsi planté dans cette pose mal commode . Il a beau crier , hurler , tempêter comme un sourd : Personne ne l’entend , personne n’arrive lui porter secours . Il est forcé de se calmer ,puisqu’il n’y a pas d’avance Il se dit que son camarade entrain de se remplir la panse Va bientôt venir sans doute, le tirer de sa position… Pauvre Zeph ! tu ne méritais pas une pareille punition ! Il a l’air d’un crapaud géant dans le fond de l’ombrage... Ce n’est pourtant pas ainsi qu’il avait promis le voyage ! ...à suivre
| 634723 Publié le 08/11/2006 à 09:31  on s'habituerait presque ! je fais à chaque fois l'exercice de lire à voix haute, mais dieu que c'est difficile pour moi la nana du NORD de l'afrique | 1856947 Publié le 08/11/2006 à 09:32  Que tes histoire sont belles et ton forum est un merveilleux conte | -démi°°°° - 731109 Publié le 08/11/2006 à 09:40  KIKOU... te v'là DEVENUE AFRICAINE? | 1925550 Publié le 08/11/2006 à 10:06  Merci cassilli ! Pour moi c'est le plaisir de partager une facette de mon pays. Les histoires de Zeph Cafougnette sont nombreuses , l'homme est naïf au suprême degré, vantard et se met toujours dans des situations cocasses, le tout dans un esprit bon enfant. Ces malheurs ont fait rire chez nous petits et grands depuis trois générations. Un peu d'air frais, et là je pense à la génération qui me suit, ça fait du bien!
| 1856947 Publié le 08/11/2006 à 10:08  oh oui, janis, ça nous met du baume dans notre coeur ces belles histoires | 862644 Publié le 08/11/2006 à 10:12 
Citation: J'ai fort quièr el français, ch'est l' pu joli langache, Comm' j'aime el biau vêt'mint qué j' mets dins les honneurs. Mais j' préfèr' min patois, musiqu' dé m' premier âche, Qui, chaqu' jour, fait canter chu qu'a busié min cœur. L' patois s'apprind tout seul, et l' français, à l'école. L'un vient in liberté, l'autr' s'intass' comme un rôle.
Mais le Charentais c'est mieux ! :) | -démi°°°° - 731109 Publié le 08/11/2006 à 10:12  Louli cassilli IG et la princesse des lieux un vrai plaisir de te  | -démi°°°° - 731109 Publié le 08/11/2006 à 10:40  Pour ceux et celles qui sont tentés par une lecture à haute voix... quelques indices...
Citation: L'accent wallon Précision importantissimantesque : l'accent wallon n'a rien en commun avec le prétendu accent belge. Je honnis des gens comme Brel qui ont fait un tort énorme à mon pays en véhiculant l'idée de l'accent belge. L'accent que les imitateurs français utilisent pour raconter des blagues est l'accent de Bruxelles. Aujourdh'ui, cet accent ne se retrouve plus que dans les classes les plus défavorisées. L'accent flamand est assez similiaire, et on peur dire que l'accent bruxellois est une forme d'accent flamand, c'est à dire l'accent d'un non-francophone. L'accent wallon, par contre, est un accent tout-à-fait francophone, de langue d'oïl. Pour les francophones vivant au sud de la Loire, l'accent wallon est difficilement distinguable de l'accent ch'ti. Notre accent se caractérise par une prononciation assez relâchée. Nous insistons fortement sur les voyelles en les prolongeant. Il arrive que le "a" ou le "o" deviennent "au". Le "ie" final est très long. Ainsi, dans la bouche d'un wallon, "rouge" devient "rouch", "mort" devient "maur". Chaque sous-région a son accent propre aisément identifiable par les autres. Les Carolos ont l'accent le plus prononcé. Les spécimens les plus atteints prononcent le "i" en "è" et font suivre les nasales finales d'un léger "w". Les prénoms issus de feuilletons américains étant légions dans cette zone, vous risquez d'entendre les idiotismes suivants : "Wèndè", "Johnnè" ou "Kévèn". De même, un Carolo prononcera "commenw" ou "maintenanw". Les Liégois ont une prononciation très spéciale. La dernier syllabe de chaque proposition est très longue. Prononcez la comme un baillement. La phrase commence toujours dans les aigus pour se terminer dans les graves. Eux prononcent le "i" correctment, mais ils ont tendance à prononcer les "è" en "é". Les Namurois ont une prononciation très lentes. C'est de là que vient leur surnom "lum'çon d'Nameur" ( escargot de Namur ). Les gens du brabant wallon n'ont presque pas d'accent. Ils parlent comment les gens de la télévision ou de la radio. Cependant, les gens vivant près de la frontière flamande roulent les "r" ! Les gens de Tournais parlent comme les ch'ti. Ils passent inaperçus à Lille où ils vont plus fréquemment qu'à Bruxelles ( moi aussi d'ailleurs ). Il existe une importante communauté d'origine italienne en Wallonie. On en est actuellement à la troisième génération et la plupart on l'accent de la région où ils vivent. Toutefois, les plus anciens arrivés directement des Pouilels ou de Calabre ont toujours leur accent d'origine. Ayant surtout fréquenté les ouvriers wallons, ils parlent le wallon mieux que le français et avec un délicieux accent italien.
| 1925550 Publié le 08/11/2006 à 11:05 
ig pour cet effort! Et un peu de chauvinisme est toujours intéressant pour faire visiter sa région et ses spécificités! C'est comment les charentes ? Démi, je suis bluffée ! Merci pour ces explications fort à propos sur nos accents !!! | 1925550 Publié le 08/11/2006 à 11:11  Allez, la fin . Touque-à-l’ jatte, à l’hôtel, après l’café-cognac , El vintr’ bin rassasié, il allume es toubac . Pis, in saquant s’ pipette, i pique es pétiot somme , Contint comm’ pourrot l’être el pus heureux des hommes. I dort bin tros quarts d’heure ! Infin, l’garchon d’ café L’allote in li disant qu’il a assez ronflé. Touque-à-l’ jatte ouvr’ les yeux, et siytôt qu’i s’ réville , I sint bin qu’i n’a pus el conscienc’ si tranquille . L’feumière du vin passée, i busie à s’n ami , Au bon Zeph Cafougnett’ qui n’est pus là prés d’ li... I s’ estampe aussi vit’ qu’i li vient cheull’ pinsée , Court jusqu’au cabinet in deux tros agambées , Et là, saisi d’horreur, lé v’là qu’il aperchot S’copain, les gamb’s in l’air, comme un bruant su l’ dos : « Qu’est-ç’ qué t’ fais, malheureux ? Bé ! té n’savot point l’dire Qué t’étos chi coolé comme eun’ mouqu’ dins dé l’chire ? » Et Cafougnett’ répond d’eun voix à findre el cœur : « Bé ! j’sus mate d’ crier, et personne i n’ acqueurt ! _ Alors, fallot sonner après l’garchon, gross’ biête ! » Zeph répond, moutrant l’ chaîn’ qui berloqu’ d’zeur es tiête : « Bé, j’ai sonné quat’ cops ! Après j’n’ai pus osu : Chaqu’ fos qué j’sonne, in m’jette un seyau d’iau au Q ! » Traduction : Touqu-à-l’ jatte, à l’hôtel, après le café-cognac, Le ventre bien rassasié, il allume son tabac . Puis en tirant sur sa pipe, il pique son petit somme, Content comme pourrait l’être le plus heureux des hommes . Il dort bien trois quarts d’heure ! Enfin le garçon de café Le secoue en lui disant qu’il a assez ronflé. Touque-à-l’ jatte ouvre les yeux, et sitôt réveillé, Sent bien qu’il n’a plus la conscience si tranqille. La brume du vin passée, il pense à son ami, Il se lève aussi vite que lui vient cette pensée, Court jusqu’au cabinet en deux trois enjambées, Et là, saisi d’horreur, le v’là qu’il aperçoit Son copain, les jambes en l’air, comme un hanneton sur le dos : « Quest-ce que tu fais, malheureux ? mais tu ne savais point le dire Qu’ t’étais collé ici comme une mouche dans de la cire ? Et Cafougnette répond d’une voix à fendre le cœur : « Ben, j’suis fatigué de crier, et personne n’accourt ! _ Alors, fallait sonner après l’ garçon , grosse bête ! Zeph répond, montrant la chaîne qui se balance au-dessus de sa tête : « Ben, j’ai sonné quatre fois ! Après j’ai plus osu : Chaque fois qu’ je sonne, on m’ jette un seau d’eau au Q ! » (Fallait que je garde la dernière rime !) Jules Mousseron 1927 | 862644 Publié le 08/11/2006 à 11:14  Cagouille (Saintonge) : l'escargot Petit-Gris (Les charentais sont souvent appelés cagouillards. L'escargot est emblématique de la Charente. De plus, la supposée lenteur des charentais, telle celle de l'escargot, est proverbiale) C'est ça l'esprit charentais, même dans la promonciation. :) On oublie jamais sa culture d'origine, même si on ya peu vécu. :) Je trouve très noble ta valorisation des cultures régionales, un peu trop oubliées. Pour ne pas polluer ton forum recherche Goulbenèze, notre druide à nous :) | 1925550 Publié le 08/11/2006 à 11:16  | 609844 Publié le 08/11/2006 à 11:45  j'me sui gratté la penche ! Démi t'o eu ben raison d'me faire v'nir ! un lien qui va te rappeler des choses, j'en suis sûre ! Cliquez ici ! Gros bisous d'la "fausse" provençale ! | -démi°°°° - 731109 Publié le 08/11/2006 à 11:50  IG... le wallon n'est pas un patois... voir dictionnaire en ligne si tu veux... le wallon de picardie ou d'ailleurs... est une langue...
Citation: Le wallon est proche parent du français mais ne doit pas être pris pour un dialecte de cette langue, bien que l'on commette souvent cette erreur. Le rapport entre wallon et français semble comparable au rapport entre scots et anglais au Royaume-Uni, entre asturien et castillan en Espagne ou entre luxembourgeois et allemand au Grand-Duché de Luxembourg. Il faut distinguer au moins trois niveaux de langue en Wallonie: le français commun, le wallon dans ses différentes modalités et notre français régional (c.-à-d. un dialecte du français) plus ou moins fortement influencé par le wallon. Le wallon est probablement la langue d'oïl qui est le mieux parvenue à survivre à l'ombre du français.
POUR plus d'explications...ici | -démi°°°° - 731109 Publié le 08/11/2006 à 12:09  oh! qué n'amour Tichou! !! v'là one heur qué n'veyowe do mwais costé awè po trouvé ... quel amour Tichou! voilà une heure que je regardais du mauvais côté, j'avais pas trouvé.... | -démi°°°° - 731109 Publié le 08/11/2006 à 12:13  comme je crois valable pour toutes les traductions... il y a des idiomes...intraductibles... il faut baigner dans la culture pour s'approcher du vrai... je veux dire... si on veut traduire...
Citation: Ej sins m’vintr’ qui gargoull’. Faut qué j’vache à l’ culotte ! »
il faut savoir... l'fache à l'culotte = partie du pantalon... le fond du pantalon... et courir comme un vache... dans nos régions... on le dit de quelqu'un qui court partout= une course folle... comme une vache quand elle sent que l'envie... c'est l'expression qu'on utilise lorsqu'on a la colique et qu'on est au moment où il faut vite trouver l'endroit idéal ou gare à la culotte à la fache à l'culotte qui va prendre le tout... très en image la langue... donc si on traduit sans savoir comment l'image est véhiculée...on perd de la saveur... du coin... donc je redis comme toute traduction...
| -démi°°°° - 731109 Publié le 08/11/2006 à 12:21  et vous remarquerez... dans le lien de Tichou... que là aussi il était question de La Charente...et des charentais... moi,je peux dire que je connais mieux mes charentaises... |
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